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mardi 17 septembre 2019

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Le numérique et l’être humain

Le numérique et l’être humain - Le médecin est-il remplaçable1 ? Posée en ces termes, d’emblée, la question ne manquera pas d’étonner. Néanmoins, si dans le cadre de ce colloque le domaine médical est évoqué c’est pour la bonne et simple raison que les robots sont plus que jamais présents : d’auxiliaires de soins ils sont devenus, en une décennie, des acteurs à part entière de santé, au même titre que le médecin… si l’on ose dire. - Une autre raison conduit à l’examen de cette question sous le prisme de la santé : le dommage corporel que le robot peut provoquer. Des lors, on ne se demande plus si le robot peut matériellement remplacer le médecin mais s’il peut être, tout comme le médecin, juridiquement responsable du dommage causé. - Sans remonter le fil de l’histoire à des temps trop éloignés, précisons qu’il y a encore quelques années, on se félicitait de l’apparition de la télémédecine. Cette pratique médicale à distance mobilisant les TIC faisait figure de précurseur dans le domaine de la santé. En offrant une réponse aux défis auxquels est confrontée l’offre de soins (comme la lutte contre les déserts médicaux), la télémédecine permettait notamment une télé-consultation, une téléexpertise, télé-surveillance. Bien qu’efficace, cette pratique reste maintenue mais coexiste désormais avec les objets connectés et autres robots qui permettent au patient d’être, plus que jamais, acteur de sa santé. Ont alors vu le jour les pèses personne électronique, les podomètres électroniques, les piluliers intelligents (pillo). - Revenons quelques instants sur ces objets connectés pour donner quelques précisions et se convaincre de leur importance. 1 La commission des affaires juridiques du Parlement européen dans un rapport du 31 mai 2016 a établit une « proposition de résolution du Parlement européen contenant des recommandations à la Commission concernant des règles de droit civil sur la robotique ». Son considérant n°17 souligne « l'importance de fournir aux médecins et aux aides-soignants une formation et une préparation appropriées afin de s'assurer du plus haut niveau de compétence professionnelle possible et de protéger la santé des patients; souligne la nécessité de définir des exigences professionnelles minimum qu'un chirurgien devrait remplir pour qu'il lui soit permis d'utiliser des robots chirurgicaux; insiste sur l'importance toute particulière que reve t la formation, pour que les utilisateurs puissent se familiariser avec les exigences techniques du domaine; attire l'attention sur la tendance émergente qui consiste, pour les patients, à effectuer eux-me mes un diagnostic à l'aide d'un robot, robot qui risque, à terme, de remplacer le médecin ».